lundi 15 août 2011

Sri Aurobindo


Ne pas avoir entendu la voix de Dieu et de Ses anges, c'est ce que le monde appelle avoir le jugement sain...

Sri Aurobindo

jeudi 30 juin 2011

Entretiens avec Sri Aurobindo

Si tout vient de l'extérieur, que sommes nous donc ? Qu'est-ce qui nous appartient en propre ?

Sri Aurobindo : En un sens, rien ne nous appartient. Le physique est composé, pourrions-nous dire, de diverses prédispositions : certaines énergies provenant de l'hérédité, de vos vies passées ( la somme des énergies du passé ) et de ce que vous avez acquis dans cette vie. Tous ces éléments sont prêts à agir dans des conditions favorables, sous la pression de la nature, la nature universelle qui vous donne le sentiment du moi : " C'est moi qui fait tout ". Ce moi et ce mien n'ont aucune véritable existence.

L'autre jour, vous nous avez parlé de la personnalité fondamentale. Je ne vous ai pas très bien compris.

Sri Aurobindo : Il y a deux choses à ne pas confondre : la personnalité et la Personne. La Personne, c'est le Purusha divin éternel revêtant plusieurs personnalités et projeté dans le temps comme le Cosmique et l'Individu, pour un but, une utilisation ou un travail particuliers. Même en tant qu'Individu, ce Purusha reste toujours conscient de son identité avec le Cosmique. C'est ce qui rend possible la libération de l'Individu.

La libération est-elle statique ou dynamique ?

Sri Aurobindo : Elle est les deux à la fois. Dans son aspect statique, c'est le Moi, infini, un, sans mouvement, sans action, sans dualité. Quand à l'aspect dynamique, cela dépend du lieu où votre expérience perçoit l'unité. Si c'est dans le mental, votre mental ne fait plus qu'un avec le mental cosmique, si c'est dans le vital, votre vital devient une partie du vital cosmique, si c'est dans le physique, le corps est perçu comme un grain de matière universelle.

De même qu'il existe un mur qui sépare la nature extérieure de l'âme, de l'être psychique, il existe également un mur au-dessus de la tête. En brisant ce mur ou ce couvercle, comme on l'appelle, on perçoit son moi individuel dans l'Infini ou l'on sent que l'on est devenu l'Infini. L'ouverture peut-être verticale ou horizontale, à divers niveaux : être vital, coeur etc...

Entretiens avec Sri Aurobindo, janvier 1939

mercredi 6 avril 2011

La Lumière de Vérité


Quand l'obscurité s'approfondit et étouffe le cœur de la terre
Et que le mental corporel de l'homme est la seule lampe,
Cachant ses pas comme un voleur dans la nuit,
Quelqu'un entrera inaperçu dans la maison.

Une Voix mal entendue parlera, l'âme obéira,
Un pouvoir se glissera dans la chambre intérieure du mental,
Un charme et une douceur ouvriront les portes closes de la vie
Et la beauté vaincra la résistance du monde,

La lumière de vérité capturera la Nature par surprise,
Furtivement Dieu contraindra les cœurs à la béatitude
Et sans s'y attendre la terre deviendra divine.

Dans la Matière s'allumera la radiance de l'esprit,
En chaque corps brûlera la naissance sacrée,
La nuit s'éveillera à l'hymne des étoiles,
Les jours deviendront une joyeuse marche de pèlerin,
Notre volonté, une force du pouvoir de l'Eternel,
Et notre pensée, les rayons du soleil spirituel.

Peu d'êtres verront ce que nul encore ne comprend ;
Dieu grandira tandis que les hommes sages parleront et dormiront

Car l'homme ne connaîtra la venue qu'à son heure
Et la foi ne viendra que lorsque le travail sera fait.

Savitri, Livre I, Chant IV

lundi 21 février 2011

Le mantra de Mère : ÔM NAMO BHAGAVATÉ



Le premier mot représente...

Je mets «représente», parce que le mot est toujours une forme symbolique de quelque chose qui le dépasse infiniment. C'est l'une des choses que l'on doit sentir: c'est comme un moyen de contact. Un moyen de contact que l'on rend de plus en plus efficace, d'abord par la sincérité de la concentration, de l'aspiration, puis par l'usage, par l'emploi, en ayant soin de toujours garder le contact avec Ce qui est au-delà quand on l'emploie. Et ça fait comme une concentration, comme si le mot se chargeait de force, se chargeait de plus en plus comme une batterie, mais une batterie qui peut prendre indéfiniment. Alors j'ai mis (ce qui m'a paru plus exact) :

Le premier mot «représente». Il représente : L'invocation suprême...

C'est-à-dire Ce que l'on peut atteindre de plus haut dans l'aspiration et dans l'invocation – ce qui est le plus pur, le plus haut. «Le plus pur», je veux dire : être exclusivement sous l'influence du Divin. Alors j'ai mis : l'invocation suprême l'invocation du Suprême.

Le premier mot, on invoque le Suprême dans tout ce que l'on peut atteindre et tout ce que l'on atteindra, et indéfiniment. Ce doit être un mot progressif.

Le deuxième mot représente : Le don total de soi...

On invoque, puis on fait le don total de soi. la soumission parfaite. Soumission parfaite dans tous les états d'être. Ça vient progressivement, ça vient à travers des années de répétition, mais c'est cela que le mot doit représenter quand on le dit : le don total de soi à... ce Suprême, qui dépasse naturellement toute conception. La soumission parfaite, c'est-à-dire la soumission spontanée, qui ne demande ni effort ni rien – une soumission qui doit être tout à fait spontanée. Ça aussi, c'est quelque chose qui s'atteint petit à petit; c'est pourquoi j'ai dit que le mantra est progressif, en ce sens qu'il se perfectionne de plus en plus.

Le troisième mot représente : l'aspiration...

Ce n'est pas exactement ce que l'on demande, mais c'est...Vraiment, il n'y a que le mot aspiration. C'est infiniment plus qu'espérer : il y a la certitude que ce sera comme cela, mais on n'oublie jamais que c'est ÇA que l'on veut. Et j'ajoute : Ce que la manifestation...
Vraiment, c'est la manifestation physique, terrestre; pour le moment, c'est ce qui nous concerne, mais c'est le début d'autre chose. Alors, pour le moment : Ce que la manifestation doit devenir...
Cette manifestation terrestre doit devenir : Divine.

«Divine», on met dans le mot la réflexion de tout ce que l'on a mis dans le mot «Suprême».
Mais je l'ai dit en commençant, toute activité mentale diminue le pouvoir; ce doit être l'élan de tout l'être, avec aussi peu de pensée que possible.
Ça, je peux te le donner (Mère donne sa note). Tu peux le garder.
Les trois mots, tu les connais...
(longue concentration)
ÔM..........................

Agenda du 19 février 1965