Si l'on voulait le Divin, le Divin lui-même se chargerait de purifier le cœur, de faire avancer la sâdhanâ et de donner les expériences nécessaires; cela peut arriver et il en est ainsi lorsqu'on a envers le Divin un sentiment de certitude confiante et la volonté de se consacrer.
Pour que le Divin se charge de la sâdhanâ, il faut en effet se placer entre ses mains au lieu de se fier seulement à ses propres efforts; il faut faire confiance au Divin et se donner à lui de plus en plus. C'est en fait ce principe que j'ai appliqué dans ma propre sâdhanâ et c'est le processus central du yoga tel que je l'envisage. C'est aussi, je suppose, ce que Sri Râmakrishna voulait dire par sa métaphore du petit chat. Mais tous ne peuvent suivre cette méthode dès le début: il leur faut du temps pour y accéder; elle se développe surtout quand le mental et le vital sont calmés.
Pour que le Divin se charge de la sâdhanâ, il faut en effet se placer entre ses mains au lieu de se fier seulement à ses propres efforts; il faut faire confiance au Divin et se donner à lui de plus en plus. C'est en fait ce principe que j'ai appliqué dans ma propre sâdhanâ et c'est le processus central du yoga tel que je l'envisage. C'est aussi, je suppose, ce que Sri Râmakrishna voulait dire par sa métaphore du petit chat. Mais tous ne peuvent suivre cette méthode dès le début: il leur faut du temps pour y accéder; elle se développe surtout quand le mental et le vital sont calmés.
Par consécration, j'entends la consécration intérieure du mental et du vital. Il y a aussi, évidemment, la consécration extérieure, l'abandon de tout ce qui se trouve en conflit avec l'esprit ou les nécessités de la sâdhanâ, l'offrande, l'obéissance au Divin Guide, que ce soit directement - lorsqu'on a atteint ce stade - ou par l'intermédiaire du psychique, ou encore en suivant les conseils du Gourou. Je dois dire que le prâyopavéshana (jeûne prolongé) n'a rien à voir avec la consécration: c'est une forme de tapasyâ d'un genre très austère et, à mon avis, très excessif et souvent dangereux.
Le cœur de la consécration intérieure est la confiance en le Divin et le sentiment de certitude qui l'accompagne. L'attitude à prendre est :
"Je veux le Divin et rien d'autre. Je veux me donner entièrement à Lui et puisque c'est ce que veut mon âme, je le rencontrerai et le réaliserai: il ne peut en être autrement. Je ne demande rien de plus sinon qu'il agisse en moi pour m'amener à Lui par une action cachée ou visible, voilée ou manifeste. Je n'insiste pas pour que cela arrive à mon heure et à ma manière; qu'il fasse tout à sa manière et à son heure; je croirai en Lui, j'accepterai sa volonté, j'aspirerai sans relâche à sa lumière, à sa présence, à sa joie, j'irai à travers toutes les difficultés, tous les retards, m'en remettant à Lui, n'abandonnant jamais. Que mon mental soit calme, qu'il fasse confiance au Divin et lui permette de l'ouvrir à sa Lumière; que mon vital soit tranquille et se tourne vers Lui seul, qu'il lui permette de l'ouvrir à son calme et à sa joie. Tout pour Lui et moi pour Lui. Quoi qu'il arrive, je me tiendrai à cette aspiration et à ce don de moi-même et je continuerai, m'en remettant à lui, parfaitement confiant que tout sera fait."
Telle est l'attitude que l'on doit adopter peu à peu; car elle ne saurait être parfaite d'un seul coup: les mouvements du mental et du vital interviennent, mais si l'on garde la volonté d'y parvenir, elle grandira dans l'être. Pour le reste il surfit d'obéir à la Direction quand elle se manifeste, sans permettre aux mouvements du vital et du mental d'y faire obstacle.
Je ne prétends pas que cette voie soit la seule ni que la sâdhanâ ne puisse pas être faite autrement: il y a bien d'autres manières d'approcher le Divin; mais c'est la seule que je connaisse où le fait que le Divin se charge de la sâdhanâ devienne perceptible avant même que la préparation de la nature soit achevée.
Dans d'autres méthodes l'action du Divin peut être sentie par moments, mais elle reste la plupart du temps derrière le voile jusqu'à ce que tout soit prêt. Certaines sâdhanâ ne reconnaissent pas l'action divine: tout doit se faire par tapasyâ. La plupart d'entre elles combinent les deux; la tapasyâ finit par appeler l'aide et l'intervention directes. L'idée et l'expérience d'un Divin qui fait tout appartiennent à un yoga fondé sur la consécration. Mais quel que soit le chemin suivi, la seule chose à faire est d'y être fidèle et d'aller jusqu'au bout.
Le Divin peut tout faire, purifier le cœur et la nature, éveiller la conscience intérieure, retirer les voiles, si l'on se donne à Lui avec confiance; et même si l'on ne peut pas le faire complètement dès le début, plus on le fait, plus l'aide et la direction intérieures viennent et plus l'expérience intérieure du Divin s'accroît. Si le mental questionneur devient moins actif et qu'augmentent l'humilité et la volonté de se soumettre à Lui, cela devrait être tout à fait possible. Aucune autre force, aucune autre tapasyâ n'est alors nécessaire: celle-ci suffit.
Sri Aurobindo
2 commentaires:
Merci cher Adi,
Merci pour ton blog, vraiment bien consacré.
fa
superbe,
la lecture de ces mots est un silence profond dans le coeur.
On sent - ressent tout
c'est la tranquilité
Merci également
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