J’ai dormi et maintenant voilà que je suis éveillée. J’ai dormi sur les eaux qui sont à l’ouest, et maintenant je pénètre dans l’océan pour en connaître les profondeurs. Sa surface est verte comme le béryl, argentée par les rayons de la lune. En dessous, l’eau est bleue comme le saphir et légèrement lumineuse déjà.
Je me suis couchée sur des ondulations qui sont comme les rides de la moire et je descends, bercée d’une ondulation à l’autre par un mouvement régulier et doux, emportée en ligne droite vers l’ouest. A mesure que je descends, l’eau devient plus lumineuse; de grands courants argentés la traversent. Et pendant longtemps je descends ainsi, bercée d’ondulation en ondulation, toujours et toujours plus profondément.
Tout à coup, en regardant au-dessus de moi, j’aperçois quelque chose de rose, je m’approche et je distingue un buisson semblable au corail, aussi gros qu’un arbre, accroché à un rocher bleu. Les habitants des eaux vont et viennent, innombrables et divers.
Maintenant je me tiens debout sur le sable fin et brillant. Je regarde autour de moi avec admiration. Il y a des montagnes et des vallées, des forêts fantastiques, des fleurs étranges qui pourraient bien être des animaux, et des poissons qu’on pourrait prendre pour des fleurs – il n’y a aucune séparation, aucun vide entre les êtres stationnaires et les non-stationnaires.
Partout des couleurs, douces ou vives et chatoyantes, mais toujours raffinées et en accord. Je marche sur du sable d’or et contemple toutes ces beautés qui sont baignées d’une douce radiance bleu pâle dans laquelle circulent de toutes petites sphères lumineuses rouges, vertes ou dorées.
Qu’elles sont merveilleuses les profondeurs de la mer ! partout on y sent la présence de Celui en qui résident toutes les harmonies ! J’avance toujours vers l’ouest, sans fatigue ni lenteur. Les spectacles se succèdent dans leur incroyable variété.
Voici sur un rocher de lapis-lazuli, des algues fines et délicates, telles de longues chevelures blondes ou violettes ; voici de grandes murailles roses toutes lamées d’argent ; voici des fleurs qui semblent taillées dans des diamants énormes; voici des coupes aussi belles que si elles étaient l’œuvre du plus habile ciseleur ; elles contiennent ce qui paraît être des gouttes d’émeraude ayant des pulsations alternées d’ombre et de lumière.
Maintenant je me suis engagée sur un chemin sablé d’argent entre deux parois de rocher aussi bleues qu’un bleu saphir, l’eau devient de plus en plus pure et lumineuse. Brusquement, à un tournant du chemin, je me trouve devant une grotte qui semble être de cristal ouvragé, toute scintillante de radiance prismatique.
Entre deux colonnes irisées, se tient un être de grande taille ; sa tête, celle d’un tout jeune homme, est encadrée de courtes boucles blondes, ses yeux sont verts comme la mer ; il est vêtu d’une tunique bleu clair et sur ses épaules se trouvent, en guise d’ailes, de grandes nageoires blanches comme la neige. En me voyant, il se range contre une colonne pour me laisser passer. A peine ai-je franchi le seuil qu’une mélodie exquise vient frapper mes oreilles.
Ici l’eau est toute irisée, le sol est sablé de perles nacrées, le parvis et la voûte d’où pendent de gracieuses stalactites sont comme de l’opale ; des parfums délectables sont partout répandus, des galeries, des niches, des recoins s’ouvrent de tous côtés, mais droit devant moi j’aperçois une grande lumière et c’est vers elle que je me dirige.
Ce sont de larges rayons d’or, d’argent, de saphir, d’émeraude, de rubis ; ces rayons prennent tous naissance à un point trop éloigné de moi pour que je puisse distinguer ce qu’il est et s’épanouissent dans toutes les directions, je me sens attirée vers leur centre par une puissante attraction.
Maintenant je vois d’où émanent les rayons, je vois un ovale de lumière blanche entouré d’un superbe arc-en-ciel. L’ovale est couché, et je sentiente que celui que la lumière cache à ma vue est plongé dans un repos profond. Longtemps je reste à la limite extérieure de l’arc-en-ciel, tâchant de percer la lumière et de voir celui qui dort entouré d’une telle splendeur.
Ne pouvant rien distinguer ainsi, je pénètre dans l’arc-en-ciel, puis dans l’ovale blanc et lumineux ; alors je vois un être merveilleux : il est étendu sur ce qui semble un amas de blanc duvet, son corps souple, d’une beauté incomparable, est vêtu d’une longue robe blanche. Je ne puis voir, de sa tête reposant sur son bras replié, que ses longs cheveux de la couleur du blé mûr, qui flottent sur ses épaules. Une grande et douce émotion m’envahit à ce magnifique spectacle, et aussi une profonde révérence.
Le dormeur a-t-il sentienté ma présence ? Voilà qu’il s’éveille et qu’il se lève en toute sa grâce et sa beauté. Il se tourne vers moi et ses yeux rencontrent les miens, des yeux mauves et lumineux qui ont une expression de douceur, de tendresse infinie. Sans bruit de mots, il me souhaite une pathétique bienvenue, à laquelle tout mon être répond joyeusement, puis me prenant par la main, il me conduit à la couche qu’il vient de quitter.
Je m’étends sur cette blancheur duveteuse, et le visage harmonieux se penche au-dessus de moi; un doux courant de force me pénètre toute, allant vitaliser, revivifier chaque cellule.
Alors, entourée des couleurs splendides de l’arc-en-ciel, enveloppée par les mélodies berceuses et les parfums exquis, sous le regard si puissant et si tendre, je me suis endormie dans un repos béatifique. Et pendant mon sommeil j’appris beaucoup de choses belles et utiles.
De toutes ces choses merveilleuses que je compris sans bruit de paroles, j’en mentionnerai une seulement. Partout où est la beauté, partout où est la radiance, partout où est la progression vers le perfectionnement, que ce soit dans le Ciel des hauteurs ou celui des profondeurs, partout assurément se trouve l’être dans la forme et à la similitude de l’homme, l’homme le suprême évoluteur terrestre.
Extrait de la «Revue Cosmique» de 1906
Je me suis couchée sur des ondulations qui sont comme les rides de la moire et je descends, bercée d’une ondulation à l’autre par un mouvement régulier et doux, emportée en ligne droite vers l’ouest. A mesure que je descends, l’eau devient plus lumineuse; de grands courants argentés la traversent. Et pendant longtemps je descends ainsi, bercée d’ondulation en ondulation, toujours et toujours plus profondément.
Tout à coup, en regardant au-dessus de moi, j’aperçois quelque chose de rose, je m’approche et je distingue un buisson semblable au corail, aussi gros qu’un arbre, accroché à un rocher bleu. Les habitants des eaux vont et viennent, innombrables et divers.
Maintenant je me tiens debout sur le sable fin et brillant. Je regarde autour de moi avec admiration. Il y a des montagnes et des vallées, des forêts fantastiques, des fleurs étranges qui pourraient bien être des animaux, et des poissons qu’on pourrait prendre pour des fleurs – il n’y a aucune séparation, aucun vide entre les êtres stationnaires et les non-stationnaires.
Partout des couleurs, douces ou vives et chatoyantes, mais toujours raffinées et en accord. Je marche sur du sable d’or et contemple toutes ces beautés qui sont baignées d’une douce radiance bleu pâle dans laquelle circulent de toutes petites sphères lumineuses rouges, vertes ou dorées.
Qu’elles sont merveilleuses les profondeurs de la mer ! partout on y sent la présence de Celui en qui résident toutes les harmonies ! J’avance toujours vers l’ouest, sans fatigue ni lenteur. Les spectacles se succèdent dans leur incroyable variété.
Voici sur un rocher de lapis-lazuli, des algues fines et délicates, telles de longues chevelures blondes ou violettes ; voici de grandes murailles roses toutes lamées d’argent ; voici des fleurs qui semblent taillées dans des diamants énormes; voici des coupes aussi belles que si elles étaient l’œuvre du plus habile ciseleur ; elles contiennent ce qui paraît être des gouttes d’émeraude ayant des pulsations alternées d’ombre et de lumière.
Maintenant je me suis engagée sur un chemin sablé d’argent entre deux parois de rocher aussi bleues qu’un bleu saphir, l’eau devient de plus en plus pure et lumineuse. Brusquement, à un tournant du chemin, je me trouve devant une grotte qui semble être de cristal ouvragé, toute scintillante de radiance prismatique.
Entre deux colonnes irisées, se tient un être de grande taille ; sa tête, celle d’un tout jeune homme, est encadrée de courtes boucles blondes, ses yeux sont verts comme la mer ; il est vêtu d’une tunique bleu clair et sur ses épaules se trouvent, en guise d’ailes, de grandes nageoires blanches comme la neige. En me voyant, il se range contre une colonne pour me laisser passer. A peine ai-je franchi le seuil qu’une mélodie exquise vient frapper mes oreilles.
Ici l’eau est toute irisée, le sol est sablé de perles nacrées, le parvis et la voûte d’où pendent de gracieuses stalactites sont comme de l’opale ; des parfums délectables sont partout répandus, des galeries, des niches, des recoins s’ouvrent de tous côtés, mais droit devant moi j’aperçois une grande lumière et c’est vers elle que je me dirige.
Ce sont de larges rayons d’or, d’argent, de saphir, d’émeraude, de rubis ; ces rayons prennent tous naissance à un point trop éloigné de moi pour que je puisse distinguer ce qu’il est et s’épanouissent dans toutes les directions, je me sens attirée vers leur centre par une puissante attraction.
Maintenant je vois d’où émanent les rayons, je vois un ovale de lumière blanche entouré d’un superbe arc-en-ciel. L’ovale est couché, et je sentiente que celui que la lumière cache à ma vue est plongé dans un repos profond. Longtemps je reste à la limite extérieure de l’arc-en-ciel, tâchant de percer la lumière et de voir celui qui dort entouré d’une telle splendeur.
Ne pouvant rien distinguer ainsi, je pénètre dans l’arc-en-ciel, puis dans l’ovale blanc et lumineux ; alors je vois un être merveilleux : il est étendu sur ce qui semble un amas de blanc duvet, son corps souple, d’une beauté incomparable, est vêtu d’une longue robe blanche. Je ne puis voir, de sa tête reposant sur son bras replié, que ses longs cheveux de la couleur du blé mûr, qui flottent sur ses épaules. Une grande et douce émotion m’envahit à ce magnifique spectacle, et aussi une profonde révérence.
Le dormeur a-t-il sentienté ma présence ? Voilà qu’il s’éveille et qu’il se lève en toute sa grâce et sa beauté. Il se tourne vers moi et ses yeux rencontrent les miens, des yeux mauves et lumineux qui ont une expression de douceur, de tendresse infinie. Sans bruit de mots, il me souhaite une pathétique bienvenue, à laquelle tout mon être répond joyeusement, puis me prenant par la main, il me conduit à la couche qu’il vient de quitter.
Je m’étends sur cette blancheur duveteuse, et le visage harmonieux se penche au-dessus de moi; un doux courant de force me pénètre toute, allant vitaliser, revivifier chaque cellule.
Alors, entourée des couleurs splendides de l’arc-en-ciel, enveloppée par les mélodies berceuses et les parfums exquis, sous le regard si puissant et si tendre, je me suis endormie dans un repos béatifique. Et pendant mon sommeil j’appris beaucoup de choses belles et utiles.
De toutes ces choses merveilleuses que je compris sans bruit de paroles, j’en mentionnerai une seulement. Partout où est la beauté, partout où est la radiance, partout où est la progression vers le perfectionnement, que ce soit dans le Ciel des hauteurs ou celui des profondeurs, partout assurément se trouve l’être dans la forme et à la similitude de l’homme, l’homme le suprême évoluteur terrestre.
Extrait de la «Revue Cosmique» de 1906
1 commentaires:
Mère appelle cette fleur violette, l’attachement au Divin. C’est une orchidée, elle pousse divinement bien ici.
J’ai vu que tu avais mis « Flore » dans tes liens, j’essaierai de l’agrémenter de temps en temps.
Merci infiniment Adi.
Enregistrer un commentaire